Axe 3 - La coproduction de la science et de la société
L'épistémologie politique a pour matériau les sciences dans leur phénoménalité, selon leur mode d'apparaître dans le champ social et politique, dans les présentations qui en font précisément la présence.
Il s'agit de mettre au jour, de restituer les modalités socio-politiques par lesquelles des savoirs se présentent comme des sciences, acquièrent une validité et, davantage, une valeur qui se dégage par le tri et la sélection parmi les idées des seuls énoncés qui, après certaines modifications, peuvent faciliter la connaissance des faits. Car, c'est aussi dans ces registres que se joue l'accession des connaissances au rang de connaissances "scientifiques". Ce qu'on a pu appeler "la science normale" pour désigner son acceptation par une communauté scientifique n'est-ce pas (et dans quelle mesure et selon quels mécanismes) également une science qu'on peut dire officielle et qui reçoit son titre d'instances multiples et liées entre elles de manière complexe à un niveau synthétique qui convoque le politique et ses instances de décision ?
A ce niveau, la réception/acceptation politique des savoirs ne génère-t-elle pas une dimension doctrinale (qui peut avoir des intentions ou des projets programmatiques) par le gommage de ce qui dans les recherches des savants ressortit de l'interrogation et reste de l'ordre du problème ?
Il ne s'agit pas seulement de mener une enquête de type "sociologie de la science (ou des sciences)" par une analyse des déterminations politiques, économiques, sociales qui orientent les recherches mais aussi de percevoir les voies et les moyens de l'inscription culturelle des représentations scientifiques ou, plus exactement, l'inscription de l'idée de science elle-même.
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